Changer !
Voilà ce que me demande chacune des personnes qui vient me voir.
Que ce soit pour arrêter de fumer, perdre du poids, se débarrasser d’une phobie, d’un stress, ou de quelque autre situation qui parasite leur vie, je rencontre dans mon travail des gens qui le désirent.
Ces personnes ont identifié un facteur limitant dans leur vie et veulent évoluer.
Régler un problème peut être facile … ou pas.
Tout cela dépend du problème, de la situation et de la personne.
Je dis souvent à mes clients que j’aimerais avoir la baguette magique ou la méthode miracle qui leur permettrait d’atteindre leur objectif instantanément. Mais je n’ai ni l’un ni l’autre.
Et surtout, le changement est avant tout entre leurs mains. Bien plus qu’entre les miennes. Mon rôle est, en partie, de les aider à s’en rendre compte.
Mais je me suis souvent demander ce qui déterminait si le changement allait se faire facilement ou non.
Qu’est ce qui empêche certaines personnes d’arrêter de fumer alors qu’elles se promènent déjà avec une bouteille d’oxygène dans un chariot ?
Qu’est ce qui empêche certaines personnes de changer de régime alimentaire alors qu’elles doivent se faire opérer car leurs articulations se dégradent ?
Qu’est ce qui empêche les gens de changer ?
Cet été, sur la route des vacances, j’ai réalisé qu’un principe de physique s’appliquait aussi dans notre fonctionnement psychologique.
Sur ma voiture, il y a un ordinateur de bord qui m’indique, notamment, la consommation de carburant en temps réel.
Les chiffres qu’il indiquait me montraient que la dépense d’énergie est bien plus importante quand je démarrais et quand j’accélérais.
Ma voiture, qui peut consommer 12 litres aux 100 pour passer de 50km/h à 80km/h, n’en consomme que 6 en roulant à une vitesse constante de 100km/h.
Cela est dû à l’inertie.
Selon Le Robert, l’inertie c’est « la propriété qu’ont les corps de ne pouvoir d’eux-mêmes changer l’état de repos ou de mouvement où ils se trouvent. »
Autrement dit, sans action extérieure ou sans énergie ajoutée au système, un objet immobile le restera, et un objet en mouvement gardera sa trajectoire.
C’est son inertie qui a empêché au Titanic d’éviter l’iceberg.
Cette inertie impacte aussi nos vies.
Si rien ne nous fait changer, nous aurons tendance à rester dans l’état dans lequel nous nous trouvons.
Notre trajectoire peut être impactée par un évènement extérieur qui nous obligera à nous y adapter.
Mais faire changer volontairement les choses nécessite d’agir et d’y mettre de l’énergie.
Tout cela implique une prise de conscience puis une décision.
Nous devons nous rendre compte du problème, prendre la décision de faire évoluer les choses. Alors nous pourrons utiliser notre énergie pour accomplir les actions qui changeront la situation.
Dans certains cas peu d’actions et peu d’énergie sont nécessaires. Dans d’autres cela en demandera beaucoup plus.
Là encore cela dépend de plusieurs facteurs propres à chacun. Car cette inertie peut provenir d’une habitude qu’on a prise, d’une chose qu’on nous a apprise, de quelque chose que l’on croit et qu’on considère comme vrai, ou d’autre chose encore.
L’inertie de la situation peut être forte si les choses sont installées depuis très longtemps. Ce qui s’exprime dans le fameux « c’est comme ça depuis toujours, ça ne va pas changer ». Dans ce genre de cas, une aide extérieure peut s’avérer utile, aide pouvant venir d’un(e) thérapeute par exemple.
Mais l’état des choses peut changer, si nous le décidons et que nous persévérons dans les actions qui le permettront.
Comme l’a dit Daniel Desbiens : « L’inertie détruit la Vie, le mouvement en efface les tourments et en fait jaillir tous ses fruits. »
Décidons et agissons.
C’est le seul moyen de faire évoluer les choses de la manière qui nous convient.
N’attendons pas que le temps se charge de faire changer la situation, car dans ce cas, soit elle ne changera pas, soit elle changera d’une manière qui nous sera imposée.
Notre pouvoir sur notre vie dépend de nos décisions et de nos actions.
Si nous n’y arrivons pas seuls, faisons nous aider, mais ne nous laissons pas mener par notre inertie.
Et persévérons : ainsi nous pourrons atteindre la destination que nous avons choisie.
Nous pouvons aussi utiliser l’inertie pour notre bénéfice. Vu que cela nous coûte moins d’entretenir un mouvement que de le créer, il sera donc plus facile de garder une bonne trajectoire.
N’oublions jamais que « Les petits ruisseaux font les grandes rivières. » … et ça commence avec une simple goutte d’eau : une première action.
Choisissons la plus simple, la moins coûteuse. Il suffit ensuite d’entretenir le mouvement en y ajoutant d’autres petites actions. Alors ces gouttes d’eau, une fois réunies, formeront un torrent capable de creuser les rochers les plus durs.