Chaque jour, nous nous réveillons et nous allons vers nos activités de la journée.
Nous avons une liste plus ou moins grande de choses à faire.
Toutes ces choses nous demandent de l’implication, de l’énergie et de l’attention.
Nous aimerions bien que tout se fasse facilement et avec le moins d’efforts possible.
Parfois, tout s’enchaîne parfaitement. Nous sommes dans un état de flow, une fluidité, qui nous porte et nous permet de réaliser tout ce que nous avons prévu.
Mais il y a des jours où tout semble compliqué.
Nous avons du mal à faire la moindre petite chose ou même à prendre une quelconque décision.
Quand il s’agit d’une action que nous accomplissons régulièrement, nous ne comprenons pas pourquoi ça se passait bien la veille mais pas ce jour-là.
Nous nous demandons pourquoi. Nous pouvons nous en vouloir et, bien souvent, nous nous trouvons nuls. Ça vient nous plomber le moral. Ce qui rend aussi tout le reste plus difficile.
Hier, je suis allé faire de l’escalade (en salle). Je ne peux pas dire que j’ai été content de ma performance.
Autant ma session précédente m’avait ravi : j’avais réussi des passages assez difficiles, mon corps et mon mental s’alliaient pour m’aider à faire les mouvements, à tirer sur des petites prises, j’avais confiance dans mes pieds et leurs appuis, je sentais mon corps capable de donner le meilleur.
Hier c’était tout l’inverse : je me suis senti sans force, hésitant, fébrile. J’ai échoué dans des passages que je fais habituellement sans réfléchir et sans forcer.
Cette sensation de contre performance, renforcée par le fait de savoir que « normalement c’est facile », je l’ai ressentie de nombreuses fois et dans plein de contextes différents. Que ce soit dans une activité sportive ou cérébrale, que ce soit en solo ou avec du monde, dans mon travail ou dans mes loisirs.
Auparavant, je m’en voulais, je me flagellais de mes échecs, je m’insultais même parfois. Dans ma tête … si je l’avais fait à haute voix, on m’aurait sûrement enfermé.
Puis j’ai réalisé une chose.
Dans notre société, il y a une tendance à mettre l’humain à part, comme si nous ne faisions pas vraiment partie de la nature. Comme si nous étions des êtres surpuissants et supérieurs.
Notre mental et nos réalisations, en tant qu’espèce, nous ont donné cette impression de maîtriser et de contrôler cette nature et même la vie. C’est vrai, mais seulement en partie.
Nous restons des animaux !
Notre corps et notre esprit ont été façonnés par cette nature et obéissent à ses règles.
Une de ces règles est la cyclicité.
Les choses arrivent, partent puis reviennent avant de repartir ensuite :
- Les jours et les nuits
- Les saisons et avec elles les cycles de vie des végétaux et des animaux
- Les phases de la Lune impliquant les marées
- La rotation de la Terre autour du soleil
- Etc
L’humain aussi vit au rythme de cycles.
Mais nos sociétés modernes, qui aiment les choses constantes et durables, voudraient nous faire croire à la linéarité. C’est contre nature !
Nous ne pouvons pas être tout le temps au top : c’est tout simplement impossible !
Je ne sais pas ce qui a fait qu’hier j’ai grimpé comme un débutant, ni ce qui a fait que j’étais bien plus fort la fois d’avant.
Mais je sais que je fonctionne de manière cyclique et maintenant j’en tiens compte.
Ça ne m’empêche pas de chercher à identifier les conditions qui me permettent d’exprimer au mieux mon potentiel … de l’instant !
Je constate juste, qu’à ce moment-là, je suis au top, ou pas.
Dans tous les cas, je fais de mon mieux et j’essaie d’être satisfait de ce que je fais. Si j’estime que « j’aurais pu faire mieux », je me laisse tranquille : un autre jour, dans d’autres circonstances, oui, assurément … mais ce jour-là, sûrement pas. Rien ne m’empêche d’y revenir plus tard.
Si vous constatez un moment, ou un jour d’euphorie où tout vous réussit, profitez-en. Mais si vous vous sentez incapable, soyez indulgent(e) avec vous-même : c’est peut-être juste une question de temps.
L’avantage d’un cycle, c’est que ça tourne.
Aujourd’hui n’est pas la meilleure journée ? Ca reviendra !